Championnat d'Europe 2007

Dans le sillage d'un Parker stratosphérique (36 points), la France a battu l'Italie (69-62) lors du 2e match de l'Euro en Espagne. Un succès précieux pour la suite de la compétition. Même si tout ne fut pas parfait, les Bleus savent que le boss est chaud comme la braise.
La France avait tout à craindre de ce deuxième match. A chacune de leurs interviews, les Bleus avaient beau répéter que leur sortie peu aboutie contre la Pologne n'était pas grave. Que c'était juste la première rencontre de la compétition. Une mise en route en gros. Il n'empêche, les questions s'accumulaient. La France pouvait-elle trouver un semblant de jeu collectif en une nuit ? Pouvait-elle oublier ses problèmes défensifs ? Tony Parker allait-il enfin prendre réellement le jeu à son compte sans les coups de sifflet des arbitres ? En clair, les zones d'ombre étaient nombreuses à l'heure d'affronter une Squadra Azzurra, revancharde après s'être fait crucifier contre la Slovénie pour son entrée en matière.
Tony Parker s'est chargé d'en effacer beaucoup. TP a fait du TP. Et le moins que l'on puisse c'est que cela a résolu énormément de problèmes. Il avait pourtant prévenu les Italiens. Il voulait sa revanche de 2003. Il l'a eu. Dans son style si atypique, le Frenchie des Spurs a martyrisé la défense italienne. A lui tout seul ou presque (36 pts), il a infligé la deuxième défaite de rang aux Transalpins. De son côté, le reste de l'équipe a souvent été plus spectatrice qu'actrice. Même si en défense, les Bleus ont montré de belles choses surtout en deuxième période avec une zone hermétique et des bons changements sur les écrans. Et si Tariq Kirksay a su prendre le jeu à son compte quand Parker se reposait. "On a besoin d'un grand Tony mais aussi d'une marque plus répartie ", annonce déjà Claude Bergeaud. Mais voilà, ce match était pour TP.
Parker sur une autre planète
Dès le début du match, Andrea Bargnani avait pourtant mis tout le monde d'accord. Désireux de rectifier le tir après son première rencontre timide (4 pts), le numéro 1 de la draft 2006 a pris le match à son compte. Enchainant les pénétrations, tirs primés et à mi-distance, il marque les sept premiers points de la partie et place l'Italie sur les bons rails. De son côté, la France rassure toujours aussi peu en défense où l'intérieur des Raptors fait la loi. Et en attaque, ce n'est pas mieux. Empêtrés dans la défense de zone italienne, les Bleus, qui tentent de mettre le ballon à l'intérieur, bégayent leur basket. Fred Weis laisse passer les occasions. Les mauvais choix s'accumulent. Et pendant cinq minutes, le compteur français reste irrémédiablement bloqué à 0.
On commence même à s'inquiéter. Avant le réveil de Tony Parker. En bon leader, le MVP des dernières finales NBA ne pouvait pas laisser la vedette à Bargnani. Et surtout laisser son équipe dans cette léthargie. Conclusion, il a pris les choses en main. A sa manière. Au four et au moulin, TP relance les Bleus. Un trois points, un tir drop dont il a le secret avec la faute, des pénétrations, il retrouve son jeu et marque 13 points dans le premier quart pour permettre aux Bleus de revenir (17-20,10e).
Kirksay apporte sa pierre
Le match tourne alors à un duel à distance entre les deux stars NBA. Mais voilà, la Squadra Azzura solide en défense et patiente en attaque, cherchant à placer sur orbite ses terribles shooteurs, fait le trou avec son collectif. Profitant de la présence de Parker sur le banc au début du deuxième quart temps et malgré un Diaw qui prend enfin ses responsabilités, les Azzurri creusent un premier écart (24-33, 18e puis 31-36, 20e)
Mais après la pause, Tony a passé la vitesse supérieure. S'il en est possible... Après une bonne entrée en matière de Tariq Kirksay, l'ancien pensionnaire de l'INSEP marque 12 points de suite. Permet aux Bleus de repasser devant. Et fait douter toute l'Italie. Le Kop transalpin à la manière très footballistique (avec des supporters torse nus), si bruyant jusque là commence à s'éteindre. Muet devant le talent de ce joueur d'exception. Malgré un sursaut d'orgueil italien dans le début du quatrième quart (55-55, 35e), la France reste devant. Grâce notamment à Tariq Kirksay, auteur de quelques actions décisives et bien entendu de Tony Parker, toujours aussi insaisissable. Bien sûr, le jeu collectif des Bleus n'en ressort pas grandi mais voir Tony jouer comme cela annonce de beaux lendemains...
FRANCE - ITALIE 69-62
(17-20, 14-16, 20-11, 18-15)
France : 26 paniers (dont 5 sur 16 à trois points) sur 55 tirs (47%) - 12 LF sur 16 tentés - 40 rebonds (Weis - 5 passes décisives (Parker 2) - 15 balles perdues - 20 fautes personnelles
Marqueurs: Gomis (0), Sangare (0), Diawara (0), Parker (36), Ferchaud (0), F. Pietrus (, Kirksay (11), Diaw (9), Turiaf (3), Weis (2)
Italie : 24 paniers (dont 8 sur 24 à trois points) sur 61 tirs (39%) - 6 LF sur 13 tentés - 31 rebonds (Gigli 9) - 8 passes décisives (Soragna 4) - 9 balles perdues - 21 fautes personnelles
Marqueurs: Belinelli (15), Basile (1), Mancinelli (7), Soragna (3), Marconato (2), Mordente (5), Bargnani (16), Crosariol (0), Bulleri (11), Di Bella (0), Gigli (2)